Sommet sur l'urgence climatique

Au bord de la rupture ?

Pour poursuivre cette journée de réflexion thématique, l’après-midi s’est tenu un sommet sur la réponse de la Protection civile à l’urgence climatique, à la lumière de l’expérience retirée de cette année de feux de forêt 2022, dans lequel des participants de haut niveau : le préfet Thirion, DGSCGC, des présidents de départements, parlementaires européens et nationaux et sapeurs-pompiers, ont exprimé leur vision.

Du Retex FNSPF présenté par le Lcl Aurélien Manenc ressortent quatre axes principaux : la nécessité de préparer les territoires au défi climatique, d’avoir des hommes et des femmes pour servir, des moyens terrestres et aériens pour lutter, et de faire évoluer nos stratégies de lutte. Le deuxième axe identifié prend tout son sens à la lumière de cet été qui a vu mobiliser, à un moment donné, jusqu’à 10 000 pompiers, départementaux et extra-départementaux et des renforts militaires et européens.

À situation hors-norme, mobilisation hors-norme, mais qui n’a pas manqué d’interroger sur la proche rupture capacitaire. Après la question du renforcement des effectifs et des armes (CCFF, avions, hélicoptères) a suivi celle des moyens financiers des SDIS. Où trouver, aujourd’hui, les moyens de cette lutte ? En complément des contributions des collectivités locales, le soutien de l’Etat est nécessaire à travers différentes pistes à explorer, comme la mutualisation des moyens, une exonération de certaines taxes – notamment le malus écologique et la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques supportés par les véhicules d’incendie et de secours –, une contribution accrue des assurances via un changement de périmètre de la TSCA (Taxe spéciale sur les conventions d’assurance) versée aux SDIS, ou les possibilités de financements européens.

Enfin, aucune réponse durable à l’urgence climatique n’aura de portée sans un comportement adéquat, éduqué et responsable, de la population elle-même. Pour cela, deux entrées : la prévention, au travers par exemple de la journée nationale de la résilience instituée chaque année à compter du 13 octobre prochain, ou un meilleur respect des obligations légales de débroussaillement ; et la dissuasion. Ce que ce Retex de l’été 2022, celui d’un épisode opérationnel d’une durée et d’une intensité sans précédent, met en évidence, c’est une fois de plus la transversalité de l’action des sapeurs-pompiers, actuelle et future. « On cherche le portage d’une politique qui coordonne l’ensemble des actions, résume le président Grégory Allione, il faut pour cela un ministère de la sécurité civile et de la gestion des crises ».


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