Sécurité civile : Les sapeurs-pompiers écartés des postes de direction de la DGSCGC

Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France - Le 03 avril 2017

[COMMUNIQUÉ] Les sapeurs-pompiers écartés des postes de direction de la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) : la FNSPF déplore un manque total de reconnaissance des sapeurs-pompiers par l’État.

La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) exprime sa profonde irritation après la nomination, indépendamment de ses compétences, d’une sous-préfète hors classe comme nouvelle sous-directrice de la doctrine et des ressources humaines au sein de la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) du ministère de l’Intérieur.

À la suite du discours du Président de la République lors de son dernier congrès le 24 septembre 2016 à Tours, la FNSPF avait regretté, derrière l’affirmation générale du traitement des sapeurs-pompiers comme la troisième force de sécurité intérieure sur un pied d’égalité avec leurs collègues policiers et gendarmes, « l’absence de toute annonce propre à concrétiser la volonté de l’État d’intégrer dans ses services des officiers supérieurs de sapeurs-pompiers. »

Six mois après, la concrétisation des engagements politiques pris lors de la réforme des emplois supérieurs de direction (ESD) sur la valorisation de la place des sapeurs-pompiers à l’État, principal objectif de cette réforme pour les sapeurs-pompiers de France, reste une réalité virtuelle !

Certes, deux de nos collègues ont été récemment nommés sous-préfet en raison de leurs états de service à la DGSCGC et au cabinet du ministre. Mais pour le reste, rien de nouveau, alors même que la réforme des ESD permet désormais juridiquement de traiter à égalité les sapeurs-pompiers avec leurs homologues de la police et de la gendarmerie nationales, les administrateurs civils et les sous-préfets !

L’accès promis des sapeurs-pompiers à l’Inspection générale de l’administration (IGA), déjà appelé à trouver une déclinaison statutaire et quantitative moins favorable que nos collègues policiers et gendarmes, tarde toujours à se concrétiser, comme les autres points ayant fait l’objet d’engagements (continuité statutaire, charte des bonnes pratiques de mise à disposition) !

Faut-il y voir une nouvelle difficulté imposée au nouveau directeur général ?

Alors que leur direction était censée former la colonne vertébrale de la DGSCGC lors de sa création en 2011, voilà à présent que les sapeurs-pompiers sont absents de tout poste de direction au sein de cette administration centrale !

Les postes de direction de la DGSCGC sont-ils un cénacle réservé aux membres du corps préfectoral, administrateurs civils, gendarmes et policiers, dont les sapeurs-pompiers seraient, seuls, jugés indignes, sans que l’on connaisse les raisons de cet ostracisme ?

Imagine-t-on pareille situation au sein des directions générales de la police et de la gendarmerie nationales, ou encore de la santé ?

- Après l’épisode de l’uniforme du DGSCGC, où l’on recherche désespérément l’incarnation de notre corps… 
- Après le non-remplacement du conseiller sécurité civile au cabinet du ministre…
- Après l’imposition pour les insignes de contrôleurs généraux de bûchers enflammés en rupture avec notre histoire et avec les autres forces de sécurité intérieure…
- Quelques jours à peine après une promotion dans la médaille de la sécurité intérieure traduisant une nouvelle discrimination injustifiée de notre corps*…

... Cette nomination est vécue comme un signe supplémentaire de défiance et comme un véritable affront à l’égard des 247 000 hommes et femmes qui, dans les territoires, s’engagent quotidiennement à titre professionnel ou volontaire, parfois au péril de leur intégrité physique et de leur vie, pour protéger les populations contre les menaces, distribuer les secours et gérer les crises.

Des hommes et des femmes qui ne demandent qu’une chose : être représentés dans ce qui peut et doit être leur maison mère. 

Il est temps que l’État réagisse et qu’à l’image des Français, il apporte enfin aux sapeurs-pompiers les marques de confiance et de reconnaissance qu’ils sont en droit d’attendre !

 


* 179 sapeurs-pompiers nommés, pour 286 gendarmes et 310 policiers.