Accès aux soins d’urgence : halte à la cacophonie gouvernementale !

Pompiers - Le 11 février 2014

[Communiqué de presse] Accès aux soins d’urgence : halte à la cacophonie gouvernementale !

Accès aux soins d’urgence : halte à la cacophonie gouvernementale !

La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) exprime sa consternation après les annonces unilatérales le 10 février de la ministre de la Santé dans le cadre du Pacte territoire santé, sensée lutter contre les déserts médicaux et renforcer l’égalité d’accès aux soins.

Le ministère de la Santé confond déserts médicaux et déserts des secours ! Les 250 000 sapeurspompiers, avec leur service de santé et de secours médical, sont des acteurs essentiels du secours d’urgence aux personnes. Ils existent ! Plutôt que de contribuer à consolider ce dispositif, la ministre de la Santé, à grands renforts de millions de l’assurance-maladie, invente une pluie d’hélicoptères et persiste dans son ignorance des moyens territoriaux de secours !

Alors que la maîtrise des finances publiques conduit le ministère de l’Intérieur à faire des efforts et à rationaliser la gestion de sa flotte d’hélicoptères, conduisant à une réduction programmée du format du Groupement d’hélicoptères de la sécurité civile (GHSC) [composé de 35 appareils répartis sur 23 bases, le GHSC, en étroit partenariat avec les Services départementaux d’incendie et de secours (Sdis), a secouru plus de 14000 victimes en 2013] , le ministère de la Santé poursuit sa politique unilatérale, expansionniste et dispendieuse [Coût annuel moyen d'un hélicoptère SMUH : 1,8 à 2,6 millions d'euros (jour 1 pilote, ou jour/nuit 2 pilotes)] d’équipement destinée à compenser la fermeture des Smur terrestres non rentables, portant leur nombre à 43 appareils !

Ces choix non coordonnés conduiraient non seulement à une privatisation de la flotte d’hélicoptères à la charge de l’assurance-maladie, mais aussi à une réduction de la protection des populations, les hélicoptères de transport sanitaire n’ayant pas les qualifications et capacités opérationnelles nécessaires pour secourir efficacement les victimes, notamment en milieu périlleux et en situation de crise (catastrophes naturelles…). On l’a encore vu récemment lors des différents épisodes d’inondations.

Pourtant, le Président de la République avait demandé le 12 octobre dernier aux ministres de l’Intérieur et de la Santé de mettre un terme à la gestion cloisonnée de leurs moyens et de lui proposer pour fin janvier 2014 une politique globale de gestion de leurs ressources soucieuse de la cohérence d’ensemble.

Mais la ministre de la Santé semble faire fi de la volonté présidentielle !

Plus largement, c’est l’engagement du chef de l’Etat de garantir à tous un accès aux soins urgents en moins de trente minutes qui est aujourd’hui détourné au profit d’intérêts corporatistes.

Du fait de leur présence dans les territoires au plus près des populations qui les conduit à assurer 90% du secours aux personnes, François Hollande demande d’associer les sapeurs-pompiers et les Sdis aux décisions.

Sans même attendre les résultats de l’évaluation du Référentiel Samu-Sdis engagée à sa demande, la ministre de la Santé lui répond, là encore, par une politique solitaire de développement des médecins correspondants de Samu, simple copier-coller teinté de surenchère financière du statut de médecins de sapeurs-pompiers volontaires en vigueur depuis 50 ans ! Dans le même temps, la réponse graduée à l’urgence apportée par les infirmiers de sapeurs-pompiers protocolés est systématiquement dénigrée et combattue afin d’imposer le monopole des Smur.

A l’heure où notre pays cherche 50 milliards d’euros d’économies dans les dépenses publiques, il est vraiment temps que cesse cette cacophonie gouvernementale au bénéfice d’une action interministérielle cohérente associant l’ensemble des acteurs des urgences pré-hospitalières présents dans les territoires !