Loi d’application du Ségur votée : la question du « 112 » toujours en suspens !

Institutionnel - Le 22 avril 2021

L’amélioration et la simplification du système de santé doit aussi passer par la mise en œuvre du numéro unique d’urgence « 112 », c’est vital. L’adoption définitive, le 14 avril 2021 par le Parlement, de la proposition de loi d’application du Ségur de la santé laisse entière la question du numéro unique d’urgence. Il est pourtant indispensable de s’engager sur une réforme aussi importante que vitale pour les usagers visant enfin à distinguer entre demandes urgentes et non-urgentes dans le traitement des appels.

Le président de la République a rappelé, le 26 octobre dernier en recevant la FNSPF, sa volonté d’ériger le « 112 » comme numéro unique d’appel d’urgence et de l ’articuler de manière cohérente avec le service d’accès aux soins pour dissocier l’urgence du non-urgent. La loi d’application du Ségur laisse en suspens cette question. Il n’est plus concevable de positionner une urgence vitale telle qu’un arrêt cardiaque dans la même file d’attente qu’une demande de soins non-urgents, surtout dans une situation pandémique qui reflète pleinement la nécessité que l’usager soit orienté facilement et rapidement.

Faire du « 112 » le numéro unique pour tous les appels de secours d’urgence en rattachant le service d’accès aux soins (SAS) au 116 117, numéro européen d’assistance, pour les conseils médicaux et les demandes de soins non programmés, expérimenté avec succès dans trois régions (Corse, Normandie, Pays-de-la-Loire) est aujourd’hui une nécessité. Cela permettra à la fois de rompre avec la profusion actuelle de 13 numéros d’urgence, illisible pour le citoyen, de désengorger les urgences hospitalières, d’alléger la pression opérationnelle des sapeurs-pompiers et de replacer les professionnels de santé de ville comme dispositif sanitaire de premier recours.

Associée au déploiement généralisé de plateformes départementales communes d’appels d’urgence, cette réforme est essentielle pour conforter la coopération de tous les acteurs de l’urgence, dans l’unique but d’améliorer l’action publique et le service rendu aux populations.

Cosignée par 523 des 577 députés, la proposition de loi du député Fabien Matras visant à consolider notre modèle de sécurité civile, examinée en mai par l’Assemblée nationale, en constitue la dernière opportunité, au travers de son article 31, de concrétiser cette réforme du « 112 ».

Le Parlement et le Gouvernement ont ainsi une ultime occasion de traduire dans la réalité l’engagement pris dès 2017 à ce sujet par le président de la République, soutenu par les acteurs des territoires (élus, professionnels du secours et de santé). Il ne doit pas s’agir d’une occasion manquée.


Partager cet article :