L’histoire des sapeurs-pompiers se décline au Congrès national

Opérationnel - Le 13 octobre 2017

[MAGAZINE] Plus d’une centaine de participants ont assisté au 24e Colloque national d’Histoire des sapeurs-pompiers. C’est quatre fois plus que ce que les organisateurs espéraient. Autant dire que Michel Brousse, président délégué de la commission fédérale Histoire, Musées et Musiques, avait de quoi être satisfait.

Congrès 2017

«Sans passé, il n’y a pas de futur. A travers l’histoire, on honore le passé et nous avons le devoir de perpétuer l’héritage que les anciens nous ont laissé», a indiqué le colonel Bruno Maestracci, directeur du Sdis 2A, lors de l’ouverture. Des propos qui montrent à quel point ce sujet est important pour la grande famille des sapeurs-pompiers de France. Parmi les différents sujets abordés, celui des uniformes portés par les sapeurs-pompiers au temps de la Garde nationale. Un sujet décortiqué par le commandant (er) Dominique Pagès, depuis la création de la Garde nationale en 1789 jusqu’à sa dissolution prononcée le 25 août 1871 pour des raisons économiques, déjà ! A l’époque, l’uniforme joue un rôle important puisqu’il représente la manifestation publique de l’homme dans sa fonction. Napoléon aurait d’ailleurs dit : «Le port de l’uniforme est un comportement issu d’une histoire que chacun écrit quotidiennement». D’après Ambrose Bierce, écrivain et journaliste américain (1842 – 1914): «Le pompier se distingue d’un civil par son uniforme et d’un militaire par sa démarche».

La mode et les boutons!

Près d’un siècle durant lequel les tenues ont (très) régulièrement évolué, tant au niveau des formes que des couleurs et de la mode. Car mode, il y a eu aussi. Notamment à partir de 1870 avec une «compréhension de la tenue qui est difficile à suivre car elle évolue à Paris et les villes de province essaient de suivre pour être au goût du jour», précise le commandant Pagès, qui y voit un bel avantage, celui de pouvoir dater les photos. Les coiffures étaient en général des casques réformés, le plus souvent des casques de chevaux légers ou de hussards.

Ce spécialiste s’est également attaché aux boutons: «Les boutons, c’est une mine d’or pour comprendre le comportement, la mentalité et l’esprit des sapeurs-pompiers». S’ils servent à attacher les vêtements, les boutons sont variés (Aigle pour le Premier Empire, Fleur de lys pour la Restauration, etc.). 

Le corps des sapeurs-pompiers d’Ajaccio, toute une histoire…

C’est par un retour dans l’histoire de la ville, qui était à l’origine un comptoir génois, et sa structuration au fil des décennies que le commandant (rc) Gaston Leroux-Lenci a abordé le sujet du corps des sapeurs-pompiers d’Ajaccio. Rappelant que c’est en 1811 que Napoléon fait d’Ajaccio le chef-lieu du département Corse réunifié.

En 1832, une lettre mettant en avant la nécessité de fonder un corps des sapeurs-pompiers est adressée par le lieutenant-colonel Gustave Paulin, commandant du corps de sapeurs-pompiers de Paris, au maire d’Ajaccio, comme à ceux de toutes les villes. Le 2 mai 1939, la première pompe à bras de la ville est commandée. Ça bouge ensuite à partir de 1852, avec une demande de la ville d’Ajaccio adressée à celle de Marseille pour obtenir des infos concernant le règlement et les statuts de sa compagnie de sapeurs-pompiers. Nouvelle étape en janvier 1858 avec la sortie d’un rapport qui pose les fondements de la création du corps qui sera composé de 12 hommes. En 1866, les bases de ce fondement sont posées, mais le corps n’est pas encore légalement constitué. Ce qui n’empêche pas le renforcement des troupes, qui passent de 12 à 24 en novembre 1873. Autre étape en 1884, avec la demande d’une compagnie de 52 hommes. Mais seuls 16 sapeurs-pompiers seront accordés. Le décret d’application du fondement du corps est publié le 31 août 1884 et c’est le 3 septembre 1884 que la compagnie des sapeurs-pompiers d’Ajaccio naît officiellement avec, à sa tête, le capitaine François Lazari, élu par les hommes. C’est aussi cette année-là que le jeune Bonaparte prendra ses fonctions de capitaine de la Garde nationale de la ville d’Ajaccio.

Parmi les autres sujets évoqués

Lors de cette rencontre de qualité, d’autres sujets ont été abordés avec brio: les sapeurs-pompiers en Algérie sur la période 1950-1965 (colonel [er] Jean-François Schmauch), les sapeurs-pompiers oubliés de la Grande Guerre (Alain Bertolo) ou encore la première formation nationale relative à la pratique du cérémonial (Jean-Claude Chinellato).

Martine Debette


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