Missions des sapeurs-pompiers

Secours d'urgence aux personnes, accidents de la circulation, incendies, risques industriels et pollution, feux de forêt, protection de la faune, plans d’urgence… Telles sont quelques-unes des interventions et domaines sur lesquels sapeurs-pompiers en France sont amenés à intervenir. Découvrez leurs missions.

Les sapeurs-pompiers de France ont réalisé près de 4.819.900 interventions en 2019 (-3% par rapport à 2018), soit 1 intervention toutes les 6,5 secondes.

Pour une efficacité toujours plus forte, les pompiers reçoivent une formation continue, adaptée à leurs missions et matériels, sans pour autant se couper du lien avec les populations locales dont ils évaluent, au jour le jour, les attentes et les besoins.

En 2019, la répartition des interventions était la suivante :

  • secours d'urgence aux personnes : 85% (1)
  • incendies : 6%
  • autres : 8% (2)

Tous les chiffres sont issus des statistiques 2020 (portant sur l'année 2019). 

De même, la protection de l’environnement est devenue l’une des missions à part entière de la sécurité civile. Aujourd’hui, protéger la nature des produits toxiques de notre société ou nous protéger de l’environnement, parfois très violent, fait partie du quotidien des sapeurs-pompiers.

(1) Secours d’urgence aux personnes = secours aux victimes + accidents de la circulation
(2) Autres = opérations diverses + protection des biens + risques technologies + aide à personne

Le secours d'urgence aux personnes

Le secours d'urgence aux personnes représente 85% des interventions des pompiers. Il prend en compte le secours à victime ainsi que les accidents de la circulation. 

Il regroupe tous types d’interventions : personnes malades, blessées, intoxiquées, noyées...

Le secours d'urgence aux personnes est l’activité la plus fréquente parmi toutes celles exercées par les sapeurs-pompiers. Les témoins d'un accident font appel aux secours en ayant l'assurance d'avoir une réponse adaptée, rapide et de qualité.

Les sapeurs-pompiers disposent en effet d’atouts uniques en France pour optimiser le secours d'urgence aux  personnes. Ils sont les spécialistes des secours :

  • de par la Loi du 3 mai 1996, la loi de modernisation de la sécurité civile du 13 août 2004 et la circulaire n° 151 du 29 mars 2004 : « les missions de sécurité civile sont assurées principalement par les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires des services d’incendie et de secours… » ;
  • de par les faits : plus de 4,1 millions d’interventions de secours d'urgence aux personnes réalisées en 2019 par les sapeurs-pompiers.

Ils disposent d’une organisation à la pointe de secours collectifs, avec :

  • Une structure unique, ayant des capacités d’autonomie, une logistique forte, une chaîne de commandement verticale et renforcée par une culture de crise.
     
  • Des spécialités et des compétences transversales capables de s’adapter à la diversité des milieux dans lesquels ils opèrent (eau, montagne, souterrain...) avec des équipes spécialisées : GRIMP (groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux), équipes cynophiles, plongeurs et sauveteurs aquatiques, groupes «montagne», des spécialistes « sauvetage et déblaiement», «secours technique» (désincarcération ferroviaire, sauvetage en ravin…).
     
  • Renforcée par les 12.523 membres du service de santé et de secours médical (SSSM) : médecins, infirmiers, pharmaciens et vétérinaires qui assurent un soutien sanitaire et ont un rôle opérationnel dans la médicalisation des victimes.
     
  • Des compétences pluridisciplinaires pouvant intervenir sur l’ensemble de la chaîne des secours.

 

Formations aux spécialités de sapeurs-pompiers


Les accidents de la circulation

Les accidents de la circulation ont tué 2.142 personnes sur les routes de France métropolitaine en 2019. 

Les accidents routiers représentent, en nombre, la part la plus importante des accidents pris en charge par les sapeurs-pompiers, il ne faut pas oublier que la diversité de leurs compétences s’applique aussi aux accidents de navigation, ferroviaires et aériens.

Les interventions font alors appel à plusieurs gestes de la part des pompiers qui doivent apporter un secours médicalisé aux victimes mais aussi, les désincarcérer, les transporter,…
 


Les incendies

Les "soldats du feu", comme les nomme la tradition populaire, sont les seuls hommes et femmes formés à combattre les incendies.

Les incendies représentent 6% des interventions des pompiers soit près de 316.100 interventions annuelles**. Les feux d'habitation représentent la plus grand part, suivis de près par les feux sur voie publique, puis par les feux de véhicules et les feux de végétation.

Le déclenchement d'incendies n'est donc pas la principale cause d'intervention des sapeurs-pompiers. Ces données peuvent paraître étonnantes puisqu'elles contredisent un imaginaire collectif très présent pour qui les sapeurs-pompiers ne seraient "que" des "soldats du feu".

Il n'en reste pas moins que les pompiers sont le seul corps de sécurité civile français apte à combattre les incendies. C'est pourquoi le feu reste une priorité pour les sapeurs-pompiers qui ne cessent d'élaborer de nouvelles stratégies pour combattre les incendies. Pour cela, deux moyens :

  • les techniques et nouvelles technologies qui offrent des moyens matériels toujours plus poussés (canadairs plus puissants...)
  • et aussi, dans le cas des grands feux de forêts qui ont lieu notamment l'été, des accords internationaux qui visent à mutualiser les forces des différents pays d'Europe.

** Statistiques 2020 (portant sur l'année 2019) à consulter sur la page : chiffres clés.


Les risques industriels et pollution

Les sapeurs-pompiers sont amenés à intervenir pour maîtriser la projection non voulue de déchets industriels.

Ce fut le cas le 12 janvier 1998 à Limoges lorsque la société Mazal eut un accident, projetant de l’acide concentré. Heureusement, les sapeurs-pompiers sont intervenus rapidement et ont pu contrôler la situation notamment grâce au pharmacien sapeur-pompier qui a parfaitement maîtrisé ce produit.

Près d’une année plus tard, une importante déflagration a eu lieu dans la société Gazelin de Roanne au cœur de la Loire. Là encore, les sapeurs-pompiers ont assuré leur rôle de sauveteurs de la planète en menant une opération techniquement au point et conforme aux règles de sécurité.

Ces évènements marquent le début d’une longue suite d’interventions qui ne seraient guère possibles sans la Cellule mobile d'intervention chimique et radiologique (CMIC-CMIR). Celle-ci, constituée de sapeurs-pompiers spécialement formés pour ce type d’opération, intervient lors d'incendies industriels, de pollution, d'accident chimique ou encore d'accident mettant en cause des produits radioactifs.

Mais ce souci de limiter la diffusion de résidus polluants dans la nature doit aussi devenir une priorité pour les pompiers. En effet, aussi surprenant que cela puisse paraître, certaines substances utilisées par les sapeurs-pompiers peuvent être dangereuses pour l’environnement.

Il y a quelques années, les pompiers laissaient s'évacuer les produits toxiques utilisés dans les fleuves et les rivières au détriment de la faune aquatique. Suite à une prise de conscience des enjeux environnementaux, ils récupèrent désormais ces substances.


Les feux de forêt

Les sapeurs-pompiers sont amenés à intervenir pour maîtriser les feux de forêts qui peuvent détruire la faune et la flore sur des centaines, voire des milliers d’hectares. Ce problème, spécifique à certaines régions, est souvent lié à la sécheresse. Ainsi, 84 % de la superficie en Corse du Sud est sensible à l’éclosion et la propagation des incendies, ce qui suppose l’utilisation de moyens matériels et humains importants pour lutter correctement contre ces feux.

Ils utilisent d’ailleurs la technique du brûlage dirigé. Elle permet de traiter les zones inaccessibles avec les véhicules et de supprimer entièrement le combustible. Depuis quelques années, différents moyens sont mis en place pour combattre ce fléau afin d’optimiser l’efficacité des sapeurs-pompiers lors des interventions. Ils suivent régulièrement des formations afin de se perfectionner et de rester au fait de l’évolution des techniques et nouvelles technologies. Des hommes, venus d’autres départements, viennent apporter leur aide et des Canadairs déversent des tonnes d’eau sur les régions incendiées. Par ailleurs, les sapeurs-pompiers, en partenariat avec l’Office national des forêts (ONF), organisent des patrouilles de surveillance dans le but d’informer le public sur les risques d’incendie et sur les comportements à éviter. Une tactique de mise en garde sur le maillage du terrain a d’ailleurs été instaurée pour réduire la mise à feu.

Les sapeurs-pompiers doivent aussi savoir détecter un feu rapidement afin de maîtriser les éclosions au stade initial. En réalité, 98% des feux sont maîtrisés avant qu’ils ne dégénèrent. Ils ne parcourent pas plus de 10 hectares. Les 2% restants parcourent environ 90% de la surface brûlée. On assiste alors à de violents incendies. Dans ce genre de situation, les sapeurs-pompiers débordés essaient de contenir les flammes sans pouvoir réellement agir efficacement. Ils tentent de contenir l’incendie et font évacuer les individus.

A l’heure actuelle, il est important de fédérer tous les acteurs sur la problématique du feu, notamment lorsque l’on redoute des étés caniculaires.

A cette occasion, des réunions sont mises en place dans le but de permettre aux partenaires de partager leurs compétences et leurs expériences. Les spécialistes du feu se retrouvent au sein de la commission départementale de prévention des feux de forêts afin de déterminer la politique de Défense contre les incendies (DFCI). Ils décident des nouveaux ouvrages qui permettent de lutter efficacement contre les feux : création de pistes, implantation de citernes, zone de repli ou de lignes de combat préparées à l’avance contre les grands incendies de forêts (LICAGIF). Ces ouvrages se sont d’ailleurs révélés déterminants pour la sauvegarde de l’environnement. Certaines études sont aussi réalisées afin de déterminer l’importance de l’origine humaine volontaire de certains incendies mais également le poids des causes humaines accidentelles.


La protection de la faune

Outre les vies humaines, les sapeurs-pompiers peuvent avoir à sauver des vies animales lors de marées noires ou autres accidents catastrophiques pour la faune.

Rappelez-vous cette intervention spectaculaire à Pleubian dans les Côtes d’Armor où les sapeurs-pompiers, alertés par les goémoniers, découvrent environ 150 dauphins piégés dans une anse asséchée par le retrait de la mer. A la vue de ce spectacle, le chef de centre de Pleubian sollicite des renforts en personnels et en moyens nautiques. Une grande chaîne de solidarité se met alors en place pour sauver les cétacés. Sapeurs-pompiers, gendarmes, géomoniers, pêcheurs, promeneurs se mettent à la tâche. Vers 17 heures, avec la marée montante, l’objectif des sapeurs-pompiers est de repousser vers le large les dauphins remis à la mer afin de leur éviter la mort.           


Les plans d’urgence

La gestion des catastrophes se définit autour de plans d’urgence comme le plan ORSEC (organisation de réponse de sécurité civile) qui permet de recenser et de coordonner les moyens disponibles. Ainsi, le 16 mars 2008, le plan Polmar (plan de lutte contre la pollution marine), une annexe du plan ORSEC, est déclenché en raison de l’infiltration d’une marée noire dans l'estuaire de la Loire près de Nantes causée par un accident à la raffinerie de Donges.

Chaque jour, des sapeurs-pompiers sont affectés à la gestion d'urgences environnementales. Leur expérience dans ces types de catastrophe est alors primordiale. Cela peut dégénérer en crise majeure si l’un des acteurs n’assure plus sa fonction : organiser les secours, gérer la crise, informer les populations et les autres acteurs (rôle des experts, des politiques, des médias). Du côté opérationnel, les sapeurs-pompiers s’occupent de toute la logistique des équipements individuels et de l’acheminement des petits matériels. Leur mission n’est pas forcément le nettoyage de masse, mais plutôt l’encadrement des bénévoles sauf sur les sites sensibles.


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