Numéro unique d’appel d’urgence 112 : question au Gouvernement

Institutionnel - Le 25 mars 2021

À quelques semaines de l’examen parlementaire annoncé de la proposition de loi du député Fabien Matras visant à consolider notre modèle de sécurité civile et à valoriser le volontariat des sapeurs-pompiers, Madame Françoise Dumont, sénatrice du Var et représentante du Sénat à la CNSIS, a souhaité interroger le ministre de l’Intérieur sur la mise en place du 112 comme numéro unique d’appel d’urgence lors de la séance de questions d’actualité au Gouvernement du mercredi 24 mars.

Mme Françoise Dumont. Chaque jour, hors période de Covid, les sapeurs-pompiers reçoivent en moyenne 11.700 appels et le Samu environ 2.500. Mais dans 30% des cas, la réponse se limite à une information ou un conseil médical. Un appel sur trois contribue donc à une saturation inutile des plates-formes. Résultat, le temps d'attente peut atteindre 45 minutes, alors qu'il devrait être inférieur à 30 secondes, selon les scientifiques, pour un bon traitement des situations de détresse immédiate comme l'arrêt cardiaque.

La question n'est pas nouvelle. Le 6 octobre 2017, le président Macron annonçait aux professionnels de la sécurité civile son intention de mettre en place une plate-forme unique, le 112. Mais le «en même temps» a ses limites... Il n'y a eu finalement qu'une proposition d'action timorée et, en octobre 2020, l'annonce d'une expérimentation régionale.

Comment accepter ce manque d'ambition et d'action? La population y est prête, je le vois dans le Var où 40% des appels au Sdis proviennent du 112.

 

Mme Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la citoyenneté. - Ce numéro unique, le 112, matérialise une ambition européenne. Il ne se substitue pas aux numéros existants que les Français connaissent bien. Depuis que le président de la République a souhaité, en 2017, simplifier les appels d'urgence afin de gagner en efficacité et en lisibilité, le Gouvernement y travaille et la mission Marcus (modernisation de l'accessibilité et de la réception des communications d'urgence pour la sécurité, la santé et les secours) a proposé divers scénarios.

Le numéro unique a différents avantages, comme de permettre l'activation simultanée de plusieurs services. Plusieurs pays européens tels que l'Espagne et le Danemark y sont passés, avec succès.

Mais nous rencontrons aussi certaines difficultés, notamment l'articulation avec le service d'accès aux soins ou l'absence d'interopérabilité entre les systèmes d'information des pompiers et des urgences. La piste de salles communes entre pompiers et urgentistes qui existent dans dix-huit départements est à creuser. 

- Je saisis cette occasion pour saluer le travail remarquable de tous les pompiers, professionnels et volontaires, engagés également dans la campagne de vaccination.


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