Les sapeurs-pompiers : premiers acteurs du système de secours d’urgence et de la gestion des crises

Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France - Le 12 octobre 2018

[COMMUNIQUE DE PRESSE] Au lendemain du 125e congrès national, les sapeurs-pompiers de France, premiers acteurs du système de secours d’urgence et de la gestion des crises, répondent présents face aux enjeux de sécurité civile.

"Pour une indispensable prise en compte de nos inquiétudes et une concrétisation des engagements pris par le ministre de l’Intérieur le 29 septembre dernier."

L’actualité sapeurs-pompiers en témoigne encore aujourd’hui : le colonel Bruno Maestracci, directeur du SIS 2A, à la tête d'une mission d'experts en Indonésie suite à la catastrophe naturelle, les sapeurs-pompiers du Var luttent actuellement contre les intempéries qui ont déjà fait deux victimes à Sainte-Maxime, des hectares de forêt incendiés dans l’Essonne, … Avec le réchauffement climatique, les catastrophes naturelles sont désormais plus fréquentes.

Les annonces formulées au nom du Gouvernement le 29 septembre à Bourg en Bresse par Gérard Collomb, trois jours avant sa démission, ont globalement répondu aux attentes des sapeurs-pompiers de France. Aujourd’hui, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France reste vigilante quant à la concrétisation de ces annonces gouvernementales ces prochains mois.

La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France

272 144 adhérents : 

  • 187 995 sapeurs-pompiers volontaires, professionnels et privés
  • 26 962 jeunes sapeurs-pompiers
  • 51 072 anciens
  • 6 115 personnels administratifs et techniques, volontaires civils. 

Source : FNSPF

Les sapeurs-pompiers de France : acteurs de la sécurité civile

  • Près de 247 000 sapeurs-pompiers assurent un départ toutes les 7 secondes.
  • 12 445 interventions par jour
  • Interventions : Incendies, accidents de la circulation, secours à victime - aide à personne, risques technologiques, opérations diverses

Source : pompiers.fr // statistiques DGSCGC 2016 (éd. 2017)

Les enjeux sont forts et le calendrier resserré pour décliner, enfin, l’ambition modernisatrice exprimée il y a un an par le président de la République de pérenniser et renforcer le modèle français de secours d’urgence et de réponse aux crises. Cette déclinaison exige une double transformation.

Une politique ambitieuse pour dynamiser l’engagement altruiste de sapeur-pompier volontaire et le protéger au niveau européen.

« Le volontariat sapeurs-pompiers est le socle de notre système de sécurité civile, le pilier sans lequel tout s’effondre » a déclaré le ministre de l’Intérieur en clôture du 125e congrès des sapeurs-pompiers de France.

Le système de secours en France repose sur un engagement altruiste et citoyen - 80% des quelque 247.000 sapeurs-pompiers. Ils exercent librement, à côté de leur activité professionnelle, leur activité de sapeurs-pompiers volontaires.

Pour susciter de nouvelles vocations, le rapport de la Mission Volontariat remis au ministre de l’Intérieur en mai dernier a fait naître 37 mesures annoncées par le ministre de l’Intérieur le 29 septembre dernier lors de l’annonce du plan gouvernemental de relance du volontariat. La moitié de ces mesures doivent être effectives au printemps 2019, et l’autre moitié (bonification de retraite, service national universel…) faire l’objet d’arbitrages interministériels au 3ème trimestre pour une mise en œuvre avant 2021.

« Aujourd’hui, l’inquiétude des sapeurs-pompiers de France, des élus et de la population est grande » témoigne le colonel Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.

Toute application de la directive européenne de 2003 sur le temps de travail aux sapeurs-pompiers volontaires signerait la fin du système de secours en France et dans tous les Etats membres de l’Union européenne où il repose sur le volontariat. « Aujourd’hui, nous attendons du gouvernement qu’il concrétise l’engagement pris de porter ce dossier auprès des instances européennes avant la fin de la mandature en mai prochain. Face aux nouvelles menaces (dérèglement climatique, terrorisme), nous plaidons pour une directive spécifique aux forces de sécurité et de secours d’urgence.»

Focus chiffres

  • 79% des effectifs sapeurs-pompiers en France sont SPV (194.000 sur 247 000) - 96 % des effectifs du SSSM
  • 81% des centres de secours sont exclusivement composés de SPV
  • 66% du temps d’intervention sont effectués par des SPV pour un coût estimé de 19,7% du budget des SDIS
  • 11 ans et 8 mois d’ancienneté en moyenne
  • 34 ans d’âge moyen
  • Seulement 17,1% (33 000) sont des femmes - 47,5% pour le SSSM
  • 45% (18 000) des SPP sont aussi SPV
  • 30 à 40% des engagements sont stoppés dans les 5 premières années

Source : statistiques DGSCGC 2016 (éd. 2017)

L’activité SUAP correspond à 84% des missions des sapeurs-pompiers, occupe 80 % des personnels et recouvre 80% du coût de fonctionnement des unités opérationnelles.

Les sapeurs-pompiers réalisent seuls 90% des missions de SUAP : ils doivent donc désormais s’émanciper et devenir des acteurs menants.

  • 1998 : 3,4 millions d’interventions, dont 54 % de SUAP
  • 2018 : 4,5 millions d’interventions, dont 84% de SUAP
  • Au total, 3 645 400 de victimes ont été prises en charge, ce qui représente 5 % de la population directement concernée par le SUAP.
  • Les services de santé et de secours médical (SSSM), avec leurs 11 800 agents, ont participé à 210 900 interventions, soit 6 % des interventions de secours à victime et accidents de circulation.
  • Au plan national, les services d’incendie et de secours disposent de 6311 véhicules de secours et d’assistance aux victimes (VSAV).

Source : pompiers.fr // statistiques DGSCGC 2016 (éd. 2017)

Une réforme globale de la réponse aux appels d’urgence et du secours d’urgence aux personnes.

« Le monde a changé depuis les années 2 000 ! Les sapeurs-pompiers de France assurent aujourd’hui cette mission. Les chiffres sont clairs : le secours d’urgence aux personnes (SUAP) représente aujourd’hui 84% de nos interventions que nous effectuons seuls dans 95% des cas » témoigne Grégory Allione. « Le ministre de l’intérieur à Bourg- en- Bresse s’est justement proclamé « ministre du SUAP. », poursuit M. Allione.

Conformément à l’engagement pris, les sapeurs-pompiers de France attendent du ministre de l’Intérieur qu’il mette fin au maquis des numéros d’appels d’urgence et que le gouvernement tranche cette question en faisant du 112 l’unique numéro d’urgence avant la fin de l’année, comme annoncé par le président de la République. Objectif : regrouper dans des plateformes départementales interservices l’ensemble des appels d’urgences aujourd’hui éclatés entre Samu, police/gendarmerie, pompiers (15, 17, 18, 112,…).

Ce numéro unique répond à des enjeux de simplification et d’efficacité du traitement de l’alerte pour nos concitoyens. Il doit être complété par une refonte du référentiel SDIS-SAMU de 2008, obsolète sur de nombreux points.

Les sapeurs-pompiers de France attendent désormais des actes concrets sur ces deux priorités, essentielles pour édifier une société de l’engagement et conforter les solidarités sociales et territoriales. Pour la sécurité au quotidien, les sapeurs-pompiers de France restent vigilants à ce que la sécurité civile soit une politique publique prioritaire.

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