Billet du soir: soldats de l'urgence

Santé - Le 27 septembre 2018

[MAG] Chaque soir, pendant le Congrès national de Bourg-en-Bresse, nous vous proposons un billet sur les dossiers d’actualité qui préoccupent la communauté des sapeurs-pompiers.

Billet du soir: soldats de l'urgence

Les temps changent. Il y a 20 ans, les sapeurs-pompiers réalisaient 54 % d'interventions pour du secours d'urgence aux personnes (SUAP), et presque autant en incendies et opérations diverses. Aujourd'hui, la proportion a bondi à 84%!
Moins de lutte à mener contre les feux grâce aux actions toujours plus efficaces en matière de prévention, beaucoup plus de secours à victimes et de missions liées aux crises climatiques et aux nouvelles menaces, le constat s'impose: les «soldats du feu» d'hier sont devenus des «soldats de l'urgence».

L'expertise paramédicale

Face à cette évolution des missions, une évolution culturelle doit faire son chemin au sein des Sdis pour que le secours d’urgence aux personnes (SUAP) devienne l'axe majeur de leurs projets stratégiques. Cette conviction a été défendue avec vigueur par les membres du comité exécutif de la FNSPF lors de la rencontre SUAP du 27 septembre 2018 après-midi. Patrick Hertgen, vice-président de la FNSPF, a énoncé les axes de progrès à opérer en la matière. D'abord, le pilotage de la mission qui, selon lui, doit être assurée par le Sdis: «L'objectif n'est pas d'en faire plus... l'objectif est de reprendre le manche!»
Avec, en parallèle, une montée en gamme des pratiques des sapeurs-pompiers: il apparaît ainsi nécessaire de faire évoluer les pratiques de formation pour que les sapeurs-pompiers deviennent à part entière des techniciens de secours d'urgence. Autre axe de progrès: lever les verrous réglementaires qui empêchent des sapeurs-pompiers d'exercer certaines pratiques qui sont parfois largement diffusées au sein de la population, à l'exemple du test de glycémie.

Autonomisons-nous...

La FNSPF réclame que cette expertise paramédicale soit pleinement reconnue, à sa juste valeur. «Il a fallu attendre près de cinq ans pour que les sapeurs-pompiers puissent s'équiper dans leur véhicules de secours et d’aide aux victimes (VSAV) de défibrillateurs semi-automatiques (DSA)», confiait le président Eric Faure en conclusion de cette rencontre SUAP.
«Pendant cette période, imaginez le nombre de gens qui sont morts parce que nous n'avions pas de VSAV... Aujourd'hui, dès qu'on veut lever le petit doigt pour avoir quelque chose dans nos VSAV, il faut l'autorisation de la Santé. Ça suffit! Autonomisons-nous sur un certain nombre d'actes. Car nous n'avons pas besoin de la Santé pour faire ce qui est notre quotidien là où on les fait tout seul.» Quand les soldats de l'urgence font entendre leurs voix...

Texte : Hugues Demeude
Photos : Stéphane Gautier


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